Comme Victor Hugo
Pourquoi j'écris. Hier, aujourd'hui, demain.
Je n’aime pas les chiffres. Pas du tout même. Peut-être un mauvais souvenir des cours de maths de mon enfance. En revanche, j’aime les dates. Ou alors les dates m’aiment. Elles s’impriment dans mon esprit sans que je ne demande rien à ce dernier, et des dates insignifiantes finissent par y côtoyer des dates plus importantes. Historiques ou intimes, elles sont toutes là. A ce rythme, chaque jour peut être un anniversaire…
Le 26 février figure tout naturellement dans mon palmarès des dates les plus significatives.
Naissance de Victor Hugo en 1802. Un des plus grands, des plus doués.
Mais chaque 26 février, ce n’est pas à lui que je pense.
Non. Je pense à ma petite grand-mère, née ce même jour, un peu plus d’un siècle après lui.
Ma mamie. Pilier de mon enfance, havre de paix quand tout m’agressait. Petite dame discrète mais si essentielle. Et si absente aujourd’hui. Je ne l’ai jamais vraiment interrogée sur sa vie. On croit tellement que les grands-parents ne nous abandonneront jamais… Évidemment, ils sont notre socle. Et un socle, ça ne disparaît pas.
Pourtant, un jour, finalement, ils partent. Et on se rend compte qu’on a laissé passer quelque chose. Quelque chose d’essentiel.
Je ne sais pas grand chose de sa vie d’avant moi. Sa petite enfance, sa vie de jeune femme. Sa vie de femme, de mère. Tout ça m’est inconnu. Et j’aurais tellement aimé tout savoir. Ses émotions surtout. Ses réactions a posteriori sur ce passé.
Me sentir par ce partage encore plus proche d’elle. Connaître mes racines aussi.
Prendre conscience qu’au delà de ça, c’est toute la richesse d’un témoignage sur la vie au XXème siècle qui s’est envolée m’est insupportable
Alors j’écris.
Pour moi, pour mes enfants, pour vous aussi qui avez forcément des histoires à raconter et à graver.